Nous partîmes à 7 en ce beau dimanche matin du mois de septembre & nous rentrâmes à 4 dans l’après pour le retour!
Jean-Luc nous propose une journalière pour rejoindre Ruederbach et participer à la Schwalmala 2023.
En chemin nous avons avons pu admirer une exposition de potirons mis en valeur par des producteurs locaux.
Un autre arrêt au Kilianstollen d’Altkirch nous renseigne sur les vestiges d’un cimetière allemand de la guerre 14-18 et découvert incidemment lors de la réalisation du contournement routier local. C’est à ce moment que Jean-Jacques & Lino décident de rebrousser chemin afin d’être de retour pour midi à domicile.
Le reste de l’équipe arrive à bon port pour un repas convivial proposé par le club organisateur où nous croisons d’autres membres de l’ACTF qui se sont rendus directement sur place pour profiter des parcours locaux: Stephane et Etienne (fils) en VTT, Laurent & Alain S. sur la route.
C’est repu par les bouchés à la reine, que Armand anticipe son retour en solo, tenu qu’il était par le temps.
Déduction faite, Mario + Jean-Luc + Bernard + Pierre Z constituent les membres restants pour boucler la sortie et retour sur Guebwiller avec 127 km & env 800 m D+.
Toujours une belle organisation chez les Schwalmala.
Je vois que vous êtes plusieurs à vous emparer de l’outil de publication d’articles sur notre site, ça fait plaisir. Si d’autres souhaitent s’exprimer en publiant des compte rendus de sorties, qu’ils me contactent.
A très bientôt.
J’avais effectivement choisi de faire un des circuits proposés par les Schwalmala, plutôt que de simplement faire un aller-retour Soultz / Ruederbach.
Me voilà donc levé tôt en ce dimanche de septembre. Il faut dire que je piaffe d’impatience de retrouver les routes du Sundgau, ce Sundgau que j’ai arpenté de long en large — à vélo — alors que j’étais encore lycéen à Saint-Louis et licencié au feu Cyclo-Club de Village-Neuf.
À 6h45 le vélo est déjà chargé dans la voiture et je prends la route du Sundgau. Le thermomètre affiche 6°C , le soleil joue à cache-cache avec le brouillard et je m’inquiète : « Aurai-je assez chaud ? ». Il faut dire que les prévisions météo annoncent un beau soleil avec une grande amplitude thermique durant la matinée et j’ai fait le choix d’un compromis : maillot de corps technique, maillot de vélo à manches courtes et, par-dessus le tout, un maillot à manches longues pas trop épais. Pour le bas ce sera un cuissard court et des jambières amovibles. Quant aux extrémités, pas de sur-chaussures et que des mitaines.
Le parcours de 80 km m’attend, j’ai prévu de rouler toute la matinée, histoire de pouvoir voir les copains venus de Soultz, sur l’heure du déjeuner, et je préfère avoir frais au début plutôt que de crever de chaud pendant la moitié du parcours. Je récupère le sacro-saint stampfla cher à Jean-Luc et j’enfourche mon fidèle destrier.
Effectivement, il fait frais pendant les premiers kilomètres. Je serre les dents, je bouge bien les doigts des pieds et ceux des mains. Le premier petit raidillon, à la sortie de Ruederbach, m’offre l’occasion de me réchauffer. L’enthousiasme aidant, je roule allègrement, pas trop fort mais pas non plus en mode échauffement raisonnable. A la sortie d’Hirtzbach j’attaque la première « longue » montée : 4,5 km réguliers (3-4%) avec un petit passage à 7%, en direction de Largitzen. Oh, rien à voir avec les Vosges, c’est relativement roulant et je peux prendre un rythme de pédalage régulier. Je rattrape un couple des Cyclos d’Urschenheim, je dépose Madame puis Monsieur non sans les avoir salués entre deux soufflements, et je continue mon cavalier seul. J’ai tout le circuit dans mon compter gps, du coup je sais à quoi m’attendre dans les côtes et je peux bien gérer les montées. Côté signalisation, c’est tip-top : marquage au sol orange et, chaque fois que possible, un panneau orange en complément, en forme de flèche avec une silhouette d’hirondelle peinte en noire dessus et attaché à un poteau ou à tout autre obstacle vertical. N-I-C-K-E-L.
A la sortie de Seppois le Haut je fais un arrêt aux stands, sauf que là ce n’est pas pour faire le plein. J’enchaîne avec une seconde petite (1km) montée, direction Bisel, puis un léger faux-plat vers Feldbach. J’avais oublié que les routes du Sundgau n’offrent que peu de moments de répit, il y a toujours un peu de %, en positif ou en négatif, et rarement des longues portions pour récupérer.
Feldbach, Riespach : je suis dans le coin des « ach ». Ça me fait penser que la route est encore longue, que je roule seul et qu’il ne faudrait pas trop puiser dans le … sach (!). Je me raisonne donc pour m’économiser et mieux gérer mon effort. Je viens de reprendre le vélo cette année, je manque de repère sur une distance de plus de 70km et je n’ai pas vraiment envie de revivre mon expérience des Randos de la Commanderie au mois de juin.
Peu avant KoestlACH (juste derrière il y aura encore MoernACH), vient le premier ravitaillement. Il y a du monde, et pour cause : les ravitaillements sont communs aux circuits route et VTT. Et du VTT il y en a plus que du routier aujourd’hui ! Le ravitaillement est très bien fait (le second sera du même acabit) : il est grand, il y a pléthore de fruits secs et frais (pomme, banane en morceaux, agrumes, etc.), du chocolat, des dés de fromage et du saucisson à volonté, des pâtes de fruits, des gâteaux emballés, et j’en oublie sûrement encore. Côté boissons, de grands jerricans d’eau plate, d’eau mélangée avec des sirops, café, thé (à moins que ce soit de la tisane ?). Je reste là un petit quart d’heure, je me nourris correctement en prévision de la suite qui s’annonce plus copieuse (on va se rapprocher de la frontière Suisse, les ascensions s’annoncent encore nombreuses et plus raides) et je remplis le premier bidon que j’avais consciencieusement ingurgité durant les 30 premiers kilomètres (son contenu, hein, pas le bidon lui-même).
Durlinsdorf, Liebsdorf : tiens, maintenant c’est le pays des « dorf ». J’ai un cycliste seul en ligne de mire, j’hésite à tirer sur la bête pour le rattraper. Sauf qu’une envie pressante me rattrape, elle aussi : punaise, on a à peine fait la moitié du circuit et j’en suis déjà à mon second arrêt technique ! Un duo en profite pour me doubler. Tant pis, je vais continuer à rouler seul.
Courtavon, Levoncourt. Ça y est, on est au point le plus éloigné du parcours et on va rentrer maintenant dans le vif du sujet, direction Oberlarg et Winkel. Presque 3 km de montée, avec le dernier kilomètre oscillant entre 6 et 8%. Le soleil est déjà bien présent (on avoisine les 16°C) et je commence à avoir bien chaud. Heureusement pas TROP. Limité par mon 39×27, je monte à mon allure. Comme toujours mon rythme cardiaque dicte sa loi et je décide de rester entre 174 et 180 bpm (c’est normal chez moi, j’ai tendance à monter très vite). Un groupe de 3 ou 4 cyclistes, dont certains avec de très belles machines de course, me rattrape à la faveur de la pente et me dépose. Eux-mêmes sont un peu éclatés, mais ce n’est pas anormal dans une montée. Je ne le sais pas encore mais, ceux-là, on va jouer ainsi à cache-cache jusqu’à l’arrivée : dès que la pente dépasse les 5% ils me laissent sur place (je l’ai dit, 39×27 c’est trop juste dans le cyclisme actuel !), puis s’attendent au sommet ce qui me permet de reprendre le large, et ainsi de suite.
A la sortie de Winkel j’attaque une longue descente irrégulière vers Ligsdorf puis, direction Sondersdorf et Ferrette. C’est reparti pour une montée de 2,5km entre 7 et 9%. Je gère mon rythme cardiaque, je laisse les pros me redoubler. L’un d’entre eux est marrant : à chaque fois qu’il me passe, il donne l’impression de monter à bloc et, dès qu’il a 100-150m d’avance il marque le pas et l’écart se stabilise. Il fait vraiment chaud et, dans les forts pourcentages, j’enlèverais volontiers le maillot à manches longues. Sauf que, derrière une montée il y a toujours une descente et celles à venir sont ombragées, donc fraîches. De toutes façons, si je l’enlève, je le mets où ??
Ça y est, on amorce la descente vers Ferrette. Courage il restera bientôt 25km seulement. Je descends fort, je double les costauds au matos de pros. Dans Ferrette on tourne à droite en direction de Werentzhouse.
Un tout petit tape-cul de rien du tout et ça repart pour une descente. Dans un grand virage à droite, un membre de l’organisation agite un drapeau fluo. Je comprends que le ravitaillement est juste là et qu’il va falloir freiner. Certains automobilistes ne le comprennent pas, eux, et avalent le virage sans ralentir. Sauf que, juste en sortie de virage à droite (mais toujours en descente, vous suivez ?), le ravitaillement se trouve sur la gauche. Je surveille mes arrières, je freine progressivement et je profite que personne ne vient en face pour me garer. Honnêtement, ce n’est pas le meilleur endroit pour placer un ravitaillement, c’est sûrement pour cela qu’ils ont rajouté l’homme au fanion.
Le second ravitaillement est identique au premier. Il me reste 25 km, je me sens bien, je m’alimente correctement et je remplis mon bidon. Il me restera donc 2 litres de boisson pour finir les 25 derniers km. Ça devrait le faire, même avec la chaleur. Je discute un peu avec un vététiste, je regarde ma montre : ça fait déjà 10’ que je suis là et il serait peut-être temps de m’y remettre. Je reprends ma bête de course en alu et je reprends la descente où je l’avais laissée, non sans bien faire attention de ne pas me faire surprendre par les véhicules qui descendent sans se soucier du bonhomme au fanion.
Bouxwiller, Werentzhouse, Durmenach, Roppentzwiller : il n’y a plus de logique, les « ach », les « house » , les « willer », tout se mélange. Mais je n’ai pas le temps d’y chercher une quelconque logique, car je suis dans un long faux-plat à peine descendant et je fais chanter le 52 dents. Pas question que le groupe de 4 me rattrape, ils devront attendre le prochain raidillon pour cela ! De toutes façons, pour le moment, ils préfèrent sucer ma roue. Maigre satisfaction…
En parlant de raidillon, voilà justement le prochain. Steinsoultz, j’attaque un gros kilomètre entre 4 et 8%. Je me refais doubler, comme un anonyme. M’en fous, comme d’habitude les grands costauds vont attendre leurs copains en haut de la côte et c’est Bibi qui va repasser devant. Bibi tout seul, Bibi qui se sent bien et Bibi qui a encore de l’énergie.
Re-faux-plat en direction de Willer et Bettendorf. Il fait chaud, mais ça va je supporte encore les manches. L’arrivée n’est plus très loin et je sais maintenant que je vais finir sans problème ces 80km. Je mets un point d’honneur à ne pas me faire rattraper par le groupe de 4. A Bettendorf, on prend la direction d’Hirsingue, puis il faudra bifurquer à gauche sur Ruederbach. Ah tiens, dans mon décompte mental des ascensions du jour, j’ai oublié qu’il y avait encore une petite montée de 2 km avant Ruederbach. Je ne l’ai même pas signalée comme point particulier (POI) dans mon gps. Ce n’est pas bien important sauf que, derrière, il y a toujours Armstrong et Cie. Qu’est-ce que je fais : j’accroche les roues et je monte à bloc, ou bien je finis en douceur sans me mettre stupidement dans le rouge ? Allez, je la joue sage et je finis en mode récupération.
Enfin ça y est, la salle polyvalente se dresse juste au dessus de moi. Je la passe en mode touriste, je fais bien attention aux voitures qui partent déjà et je rejoins la mienne. 80,09 km bouclés tout seul en un peu moins de 4h pauses incluses : je suis satisfait. 22,6 km/h de moyenne, c’est digne des sorties du groupe 2 de l’ACTF, le dimanche matin. Je change de chaussures, je vire ce maillot à manches longues dans lequel j’ai maintenant trop chaud sous ce beau soleil de 20°C et je range mon Bianchi dans le coffre du Scénic (pas de placement publicitaire, hein…).
Il ne me reste plus qu’à aller me payer une bonne bière bien fraîche et à rejoindre le groupe de l’ACTF pour trinquer avec eux. Je les retrouve attablés, leur repas déjà fini. À tiens, il n’ont pas bu que de l’eau, à en croire la (les?) bouteille vide sur la table. Dopage quand tu nous tiens …
Pour finir, c’était une très belle randonnée, avec un circuit très joli et agréable. Le beau temps n’y était pas étranger, certes. Rien à dire sur le fléchage et les ravitaillements. Un peu dommage que les traces gpx n’étaient pas disponibles en ligne ni au départ. Dommage, aussi, que le CC Schwalmala n’ait pas posté de photos ni de bilan sur son site internet ou sur sa page Facebook.
Sympa à lire ton compte rendu Laurent, on est avec toi sur le vélo.