Sans ce beau brevet des vieilles provinces françaises, aurais-je tourné un jour mes manivelles dans ce département en limite de la région parisienne ? Probablement pas et pourtant, dès nos premières heures sur site, la Beauce et le Perche nous offraient une palette de couleurs que n’aurait pas reniée Vincent Van GOGH. Au jaune des étendues de colza, le vert des céréales en croissance ajouté au brun des guérets nous donnaient une nature de toute beauté.
Premier pointage à Nogent le Rotrou enfin débarrassé de son éternel bouchon de voitures des années 60. La ville offre désormais un visage plus calme et apaisant. J’enchaine par Chateaudun au sud du département où le château surplombant le Loir jouxte des maisons de style renaissance.
Le second jour me mène à la Ferté Vidame et son église Saint Nicolas dans laquelle se trouve le tombeau du Duc de Saint Simon. En face, dans un parc immense, un vieux et imposant château tombe en ruines. Le petit château en face de l’église bénéficie lui d’une restauration en cours.
Je profite de cette proximité pour pointer dans l’Orne à Longny au Perche et à Verneuil sur Avres dans l’Eure.
A Gallardon, la tour de l’épaule n’est plus qu’une ruine, mais laisse deviner un monument du passé avec une architecture très spéciale. Dans la ville, plusieurs maisons à pans de bois méritent qu’on s’y attarde.
Et me voilà à Maintenon devant le château de la favorite du roi Louis XIV qui voulait rivaliser avec Versailles. Après avoir longtemps gardé les bâtards de La Montespan, Françoise d’Aubigné, marquise de Maintenon, finit par épouser en catimini le roi après la mort de la Reine Marie-Thérèse d’Autriche en 1683. En arrière-plan du château, un aqueduc imposant jamais achevé et voulu par le roi devait approvisionner la ville en eau.
Pour finir mes pointages, il me restait à rejoindre la petite bourgade d’Anet au nord du département, lieu de sépulture de Diane de Poitiers. Elle reste dans l’histoire de France pour avoir été la favorite du Roi Henri II mort lors d’une joute lors d’un tournoi. Le château de Diane de Poitiers jouxte la chapelle où est enterrée la favorite. Après la mort du roi Henri II, la reine Catherine de Médicis renvoya Diane dans ses possessions de Chaumont et Chenonceaux avant qu’elle ne se retire à Anet.
Voilà pour les pointages, mais l’Eure et Loir renferme bien d’autres trésors à commencer par la cathédrale de Chartres en pleine restauration pour lui redonner son éclat d’origine. Sur un mur attenant à la cathédrale, un grand portrait de Jean Moulin nous rappelle qu’il fut Préfet de l’Eure et Loir avant de devenir le patron de la résistance et de mourir après un passage dans les geôles de la Gestapo du tristement célèbre Klaus Barbie.
Dreux près de notre chambre d’hôtes vaut également le détour pour sa chapelle royale et ses gisants. Elle retrace l’histoire de la famille d’Orléans qui donna le dernier roi à la France sous le nom de Louis Philippe 1er.
Parmi les rencontres insolites lors de notre périple, nous avions trouvé une chambre d’hôtes qui nous a gratifié d’un accueil irréprochable. Parmi les autres résidents, un amoureux des chevaux qui leur parlait à l’oreille comme dans le film et un artiste italien, spécialiste des murs végétaux qu’il entretenait tous les ans dans une riche famille d’origine italienne. Dans un village voisin, Jean Todt, l’ancien patron de la formule 1 et de la Scudéria Ferrari coule une retraite bien méritée.
Malgré une météo plutôt fraîche, cette nouvelle découverte de notre pays nous laissera un excellent souvenir.




















